Oct 082015

Devenir végane est plus qu’un choix alimentaire, c’est un mode de vie, un choix politique et idéologique. C’est bien pour cela que ça dérange. Ce choix je l’ai fait pour les animaux, l’environnement, l’équité et le petit bonus : c’est bon pour la santé.

Voilà quelques mois que le blog est lancé et je pense qu’il est temps de revenir un peu plus sur mon parcours, sur les raisons qui m’ont poussé à devenir végane. Ceci est le premier article d’une série présentant les principaux arguments du véganisme. Dans ce billet, je vous parle plus du « comment ». Un « comment » tout à fait personnel et que je ne présente pas comme un exemple à suivre, je partage juste mon cheminement.

Pour plus d’info sur l’histoire du véganisme, pourquoi et comment devenir végane, découvrez mon guide pratique Vivre Végane.

https://www.flickr.com/photos/thegrocer/
https://www.flickr.com/photos/thegrocer/

Je ne mange pas d’animaux, ni aucune nourriture issus de leur exploitation, non pas parce que je n’aime pas ou que je suis allergique, mais bien par choix et je ne le regrette pas. La viande et le poisson ne me manquent pas, le fromage ne me manque pas alors que j’en étais une très grande mangeuse (j’ai trouvé mon bonheur dans le sojami et surtout le vegusto ou les vromages de Jay& Joy), le beurre et les œufs non plus, les viennoiseries oui de temps en temps. Mais ce n’est pas un sacrifice insurmontable. 

C’est difficile parfois au restaurant (mais les choses évoluent, c’est de plus en plus facile !), quand on veut prendre une gourmandise en ville (je dois passer au magasin bio si je veux manger autre chose que du pain), au bureau quand les collègues font un pot ou ramènent des choses à grignoter… Mais pour le moment, je n’ai pas rencontré d’obstacles qui puissent me faire renoncer. L’enjeu est trop grand. Il est plus important que mon propre plaisir gustatif (à noter que mon goût s’est « altéré » assez vite et que quand j’ai été confronté à des restes de chantilly sur un sorbet cela ne m’a pas paru très bon comparé à celle à base de soja — je crois que je préfère des choses moins grasses et moins sucrées désormais). Il est plus important que mes éventuelles frustrations au restaurant (pas de dessert pour moi la plupart du temps !). Il vaut la peine d’endurer les remarques, les plaisanteries entendues mille fois… Pourquoi ? Vous le saurez dans les prochains billets.

Végétarienne en quelques mois

Je suis devenue végétarienne progressivement, sans même m’en rendre compte. Un ami devenu végétarien, par sa seule présence a suffi à m’interroger sur ma consommation. Cela faisait quelque temps que je m’intéressais à d’autres produits tels que la crème de soja pour remplacer la crème fraîche, le sucre complet au lieu du sucre raffiné…  Je souhaitais réduire également mon impact environnemental, notamment en faisant mes propres produits ménagers. Tout ça de fil en aiguille m’a conduit sur des blogs véganes. AntigoneXXI, au vert avec Lili m’ont montré qu’il était facile de cuisiner végane.

pancakes mures

J’ai d’abord ralenti ma consommation de viande. Je n’en mangeais plus qu’en dehors de chez moi, c’est ce qu’on appelle le flexitarisme. Je me suis mise à la pâtisserie végane, c’était un petit défi. Un collègue me disait : « Tu vas finir végétarienne ». Et, peut-être par peur d’être jugée, je répondais toujours : « Non non, je fais juste attention à réduire mon impact. » Je continuais à fermer les yeux, mais plus ça allait, plus cela devenait intolérable pour ma conscience. Je culpabilisais à chaque bouchée, j’en ai même presque pleuré une fois. Il était temps de rétablir la paix entre ma tête et mon estomac.

Je n’ai pas regardé de vidéos, lus de livres, seulement des blogs et des sites internet, je me suis renseignée sur l’alimentation végétale, j’ai compris qu’il était possible de vivre sans manger des animaux. Je n’ai pas eu besoin d’un électrochoc. Si je l’avais eu, peut-être aurai-je été plus tôt végétarienne/végane.

Retrouvant mon ami végétarien en vacances, nous avons eu un grand débat un peu « contre » mon chéri. C’est là que j’ai compris que ce n’était plus possible d’avoir ce « dédoublement de personnalité ». Si je défendais les arguments végétariens, c’est que j’étais déjà végétarienne et qu’il n’y avait plus de retour possible.

J’ai commencé à lire Faut-il manger les animaux ? de Jonathan Safran Foer (oui, une fois ma décision bien établie, comme pour me conforter davantage). Je me suis inscrite sur un forum végétarien, je l’ai annoncé sur Facebook, un contact m’a mis en relation avec une page Facebook de végétariens/végétaliens/vegan en Picardie et j’ai compris que je n’étais pas seule. Et je me suis engagée dans une association peu de temps après.

vegane

Végane progressivement

Je suis quasiment devenue végétalienne au même moment. Quasiment, parce que, comme pour la viande au début, j’ai accepté pendant quelques mois de manger des produits laitiers et des œufs à l’extérieur. J’avais peur d’embêter davantage ma famille, peur de demander au restaurant. J’ai finalement dit au bout de quelques mois que je ne mangeais plus de produits laitiers, d’œufs, ni de miel  et ce n’était pas si difficile que ça ! J’amène à manger chez mes amis, des gâteaux dans la famille, j’appelle les restaurants avant d’y aller, j’ai mes petites adresses où je sais que je peux demander l’adaptation d’un plat (changement de sauce dans un burger végétarien, enlever le fromage d’une pizza, par exemple etc.). Et je n’hésite plus à demander la composition des plats.

Une fois végétalienne 24 h / 24, j’étais finalement végane car, parallèlement à mes changements, alimentaires, j’avais entrepris un grand tri des produits cosmétiques et ménagers chez moi. Je réalise beaucoup de choses par moi-même. Je respecte ainsi l’environnement et mon corps tout en refusant toute exploitation animale. Sans parler des économies que je réalise ! Je n’ai pas encore été confronté à l’achat de vêtements (j’ai décidé d’adopter un peu plus de minimalisme dans ma garde-robe) et je vais bientôt commander mes premières bottes véganes. Ce sera l’occasion de vous en parler dans un autre article.

Certains deviennent véganes immédiatement, d’autres sont végétariens plusieurs années. Mon parcours n’est pas exemplaire, il arrive que par erreur chez des gens je mange quelque chose qui contient du lait ou des œufs. Ça m’est arrivé avec des chips, par exemple. Je ne me suis pas mortifiée (en revanche les produits laitiers me rendent malade maintenant) et cela me permet de montrer à ceux qui me reçoivent à quel point on retrouve tout et n’importe quoi dans les produits que nous consommons sans faire attention. Même du guacamole peut contenir du lait ! C’est pourquoi, je privilégie le fait maison et cela explique aussi pourquoi, quand je suis dans ma famille ou en soirée chez des amis, je retourne les sachets de ce qu’on me propose. J’ai aussi encore des progrès à faire concernant l’alcool qui peut être filtré dans des produits animaux. Le site barnivore permet notamment de recenser les marques véganes.

smoothie

Cela peut paraître compliqué, mais c’est une question d’habitude. Avec le temps, je n’ai plus besoin de retourner tout le magasin (d’autant qu’en achetant des produits bruts, on prend moins de risque d’additifs issus des animaux), j’ai pris mes marques et ma vie me paraît bien plus saine, plus épanouie qu’avant !

Pour ceux qui débutent, il existe des applications qui peuvent vous aider lors des courses, comme kwalito dont la base est aussi alimentée par ses utilisateurs.

Retrouvez également ma liste de courses à télécharger.

Et plein d’infos pratiques dans mon guide Vivre Végane.

                             A venir :

  • Pour les animaux
  • Pour l’environnement et les êtres humain.e.s
  • Pour la santé

Reader Comments

  1. Juste bravo. Affirmer ses convictions dans le monde d’aujourd’hui rempli de préjugés n’est pas toujours simple et tu le fais avec force et détermination. Je t’ai vu évoluer petit à petit sur le sujet et tu as trouvé ta cause, ta voie et surtout ton bien-être, ne lâche rien.

  2. Merci pour ton message. Je suis contente que mon article t’ai amené à réfléchir au sujet. Je développerai dans les trois articles à venir justement cette idée de ne pas remettre en question l’alimentation, c’est le cas de presque tout le monde. C’est une idéologie dans laquelle on se trouve sans s’en rendre compte.
    A bientôt !

  3. Je te connais depuis quelques temps maintenant, on a aussi travaillé ensemble, mais en lisant cet article je prends véritablement conscience de ce qu’est le végétalisme et au delà de ça, des changements que ça inclus. Je ne me suis jamais intéressée d’aussi près à mon alimentation, je mange comme on m’a appris à manger et je n’ai jamais remis en question tout ça. Lire cet article c’est une prise de conscience, pour un sujet par lequel je ne me sentais pas vraiment concernée.
    Très bizarre comme sensation !

    Bon après-midi Gwendo,
    Amandine

  4. Oui, au début il faut se défaire de l’habitude légumes/légumineuses = accompagnement . Les steaks végétaux permettent de « compenser » au début et je continue à en consommer de temps à autres par plaisir, pour reproduire des plats tradi en version végane… Et ce n’est pas du tout une alimentation ennuyeuse, lassante, comme on peut le croire, j’ai au contraire une plus grande diversité alimentaire qu’auparavant !

  5. J’essaye de manger moins de viande et de poisson et c’est vrai que petit à petit, l’habitude s’installe (alors qu’il y a quelques mois je ne concevais pas faire un repas sans protéines végétales). Je me rends compte à quel point il y a un travail psychologique derrière aussi : ce n’est pas parce que je remplace le steak par des lentilles que j’aurai faim en sortant de table, par exemple 🙂

  6. Merci pour cette belle introduction, je trouve très intéressant de lire le parcours de chacun, particulièrement quand il est « imparfait », et surtout quand il n’y a pas le petit discours moralisateur sous-jacent ^^
    Personnellement, moi qui débute comme végétarienne, je m’autorise encore quelques faux pas (même si c’est la gorge nouée, mais des fois, en société, c’est pas évident, hein ^^) et je n’en suis pas encore à éplucher scrupuleusement les étiquettes (bon, de toute façon, je cuisine de plus en plus à partir de matières brutes, les trucs industriels étant vraiment trop… industriels ^^), mais je garde cette appli sous le coude, elle me servira certainement !
    Merci pour toutes ces infos ! 🙂

  7. C’est déjà un grand pas de viser cet objectif 😉 Pour les vêtements, je garde ceux que j’ai déjà, mais n’en achèterai plus qui implique l’exploitation animale ni humaine d’ailleurs.

  8. Oh super cette application ! merci. Je ne suis pas végane, il me reste encore du tri à faire dans mes vêtements et produits ménagers, mais j’y aspire 🙂

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