Voilà deux semaines que je teste le fasting ou jeûne intermittent. Pour résumer, je saute le petit déjeuner, moi qui adore ça ! Alors, ça fait quoi ? Suis-je en train de dépérir ? Mon cerveau développe-t-il une plus grande présence au monde ? Ou suis-je toujours la même ?
J’ai tenu un journal de bord au jour le jour la 1re semaine pour vous faire un retour complet sur mon expérience. Quand on commence le fasting, on se pose pas mal de question comme : vais-je être en hypoglycémie ? Vais-je faire un malaise ? Vais-je tenir plus d’une journée ?
Avant de me lancer, j’ai lu pas mal d’article sur le blog de JB Rives qui a publié un livre sur le sujet, mais qui est déjà emprunté à la bibliothèque. Comme je suis une personne assez impatiente, je voulais commencer avec la nouvelle année et je n’ai pas attendu que le livre soit rendu pour pouvoir l’emprunté. Je suis tut de même sur liste d’attente et je le découvrirai j’espère dans quelques semaines (franchement, c’est pas cool de rendre les livres en retard – cela ne m’arrive absolument jamais…).
Qu’est-ce que le fasting ?
Le fasting est un jeûne intermittent. On ne se prive pas de nourriture toute la journée. D’ailleurs, privé, est un terme un peu fort, car, finalement, je ne ressens pas ça comme une privation. On arrête de manger le soir et on attend 16 h avant de manger à nouveau. On laisse son estomac au repos, le corps régule son insuline… On peut boire. Au début boire beaucoup d’eau aide à oublier la sensation de faim qui peut survenir. Je l’ai eu surtout les 2 premiers jours, maintenant je ne bois pas plus qu’avant. On peut ensuite manger durant les 8 heures restantes dans la journée. C’est-à-dire un déjeuner, un goûter éventuellement et un dîner.
Les bénéfices du fasting
Le blog est très axé sur la perte de poids, mais le jeûne permettrait également de réguler le taux d’insuline, de limiter les risques de diabète (et il y en a dans ma famille).
Plusieurs sources scientifiques attestent de bons résultats aussi sur la santé mentale. Un article du blog dur à avaler revient sur les sources scientifiques. Mais il est sans doute possible de trouver des études et des médecins qui disent le contraire. Honnêtement, j’ai parfois du mal à m’y retrouver dans toutes les études scientifiques. On nous a toujours dit que le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée. Comme je ne suis plus depuis quelques années l’alimentation conventionnelle (et selon certains médecins je devrais certainement déjà être morte ou fortement carencée – ce qui n’est pas le cas – ou alors je vous écris d’outre-tombe…), je remets de plus en plus en question les affirmations que l’on m’a toujours assenées. Il s’agirait plus d’une norme culturelle pour rythmer les journées et les moments de convivialité.
Ma 1re semaine de fasting
Voici le journal que j’ai tenu les premiers jours, vous remarquerez que j’ai de moins en moins détaillé au fur et à mesure des jours.
Jour 1
Je n’avais pas faim au réveil. Je me suis rendu compte que j’aurais mangé par automatisme si je n’avais pas décidé de me lancer dans le fasting. J’ai bu un thé vert pendant que mon mari mangeait des pancakes.
Après 30 minutes de marche jusqu’au travail, j’ai bu un peu d’eau à 8h. Un thé a suivi vers 9h30. A 10h, je ne me suis pas sentie très bien. Je me suis demandé si un sucre n’était pas nécessaire. Mais cela aurait été dommage de craquer au 1er jour, mon corps devait s’habituer. J’ai bu beaucoup d’eau (presque 1 litre), j’ai repris un thé vert. Et finalement 12h30 est arrivée sans que je m’en aperçoive. J’avais un creux, mais c’était supportable. Mon ventre n’a pas grouillé une seule fois de la matinée, alors qu’en général, vers 10h-10h30, il aime se manifester bruyamment.
J’ai mangé à 12h45 un reste de chou fleur, chou romanesco et tofu avec une sauce soja sucrée, du gingembre et de l’oignon. En dessert, deux pancakes avec un peu de confiture riche en fruits. J’ai essayé de prendre mon temps et de manger davantage en pleine conscience. Le sucré n’est pas l’idéal pour le fasting d’après ce que j’ai lu. Réduire sa consommation de sucre rapide est conseillé.
J’ai pris un goûter avec des pancakes (j’en avais fait beaucoup pour le petit déj’ post réveillon de nouvelle année et il fallait les finir). J’ai dîné vers 20h30. Une tarte aux poireaux avec un peu de tofu fumé. Pour être honnête, j’ai mangé au-delà de ma faim pour ne pas laisser une mini part dans mon assiette qui n’aurait pas pu faire un repas le lendemain.
Jour 2
J’ai pris un thé vert au réveil. Quelques gargouillis vers 9h. J’ai bu beaucoup moins que la veille. De l’eau avec un demi citron, un thé. Je ne me suis pas sentie mal, je n’ai pas souffert de la faim. J’ai mangé à 13h15 un mélange de millet, poireaux et tofu fumé. Une part de tarte sans gluten amande framboises (sans sucre ajouté). Encore un reste du nouvel an pour ce dessert ! Pas facile de repartir sur des bases saines quand on ne veut pas gâcher les restes. J’ai pris un petit goûter comme la veille. Pour le dîner, c’était makis japonais, portion de riz, soupe de miso, vers 20h.
Jour 3
Mon ventre a fait du bruit un long moment vers 8h15. J’ai bu de l’eau et un café dans la matinée. J’ai tenu jusqu’à 12h50 sans problème pour le déjeuner. C’était à nouveau du millet avec des poireaux, reste de tarte en dessert. Pas de goûter car nous étions au cinéma. J’ai eu un peu de faim. Pour le dîner reste de houmous avec des endives et des chips (là en faisant le point sur ma semaine, je visualisé bien que je fais n’importe quoi en ce moment).
Jour 4
Retour des gargouillis vers 10h. J’ai bu de l’eau, du thé, toujours moins que le 1er jour. A 12h30, j’ai déjeuné avec des collègues du bureau : cannelloni de courgette cru avec du quinoa. C’était plutôt sain… jusqu’au dessert. Galette des rois à la frangipane (végétalienne, bien sûr). Le soir, nous avons mangé tôt dans un restaurant éthiopien. Nous avions fini à 20h30.
Jour 5
J’étais mobilisée sur une vegan place… au stand nourriture ! Mais j’ai tenu bon, je n’avais pas faim. Au bout d’un moment, les gaufres Waffles Veg me faisaient envie. J’ai pris vers 13h un de leur panini et une gaufre à la chantilly. Tout sauf raisonnable, mais j’ai si peu l’occasion de pouvoir leur en acheter. Les gaufres que j’ai fait moi-même ces derniers temps on était une vraie catastrophe dans l’appareil. J’ai grignoté une de mes crêpes ratées dans l’après-midi. Le soir nous étions chez des amis. J’ai peu mangé et je me suis arrêtée à 21h.
Jour 6
A 10h30, boot camp detox au studio de pole dance. Je n’ai pas eu faim (j’étais trop occupée à souffrir). J’ai bu presque un litre de thé vert au cours des deux heures de sport intense. Je ne me suis pas sentie mal, même avec l’activité physique. J’avais prévu une clémentine au cas où je sente l’hypoglycémie pointer son nez. Mais non, j’ai été très en forme. J’ai mangé à 13h30 une salade et… de la galette des rois. Ce n’est vraiment pas sérieux mes repas ! J’ai repris toutes les calories durement éliminées. J’espère que j’ai puisé un peu dans mes réserves tout de même…
Jour 7
Je n’ai plus autant besoin de boire le matin, même si je reste sur ma consommation habituelle d’eau moins deux tasses de thé ou infusion. Pas de gargouillis. Je me sens bien et je commence à m’habituer à ne pas prendre de petit déjeuner. Cela peut me faire envie quand je vois mon mari en prendre un, mais je me rends compte que ce n’est pas de la faim. J’apprends à distinguer un peu mieux envie et véritable faim.
Et au bout de deux semaines ?
Je me sens bien. J’ai moins faim aux autres repas de la journée. C’est une bonne chose car je mange beaucoup. J’apprends à mieux écouter mon appétit et à mieux savoir si j’ai vraiment faim ou seulement envie de manger. C’est quelque chose que l’on oublie… Peut-être parce qu’on nous a toujours dit de finir notre assiette, mais ne vaut-il mieux pas s’arrêter si notre corps nous dit stop ? On pourra toujours finir son assiette à un autre moment.
Cette méthode m’a permis également de manger plus tôt le soir et à heure plus régulière. Je me couche en ayant eu le temps de digérer, contrairement à avant.
En 10 jours, j’ai perdu1,5kg. Il faut dire qu’éliminer ma consommation de pain et de confiture est sans doute bénéfique pour limiter la graisse. C’est aussi pas mal pour le porte-monnaie car j’ai acheté beaucoup moins de pain que d’habitude ! Je pense que c’est aussi une bonne façon de réduire encore son impact environnemental.
Moi qui adore le petit-déjeuner, je survis finalement très bien sans. Je ne dis pas que les pancakes ne me font pas envie le week-end, mais je peux toujours bruncher. J’ai même 8 heures durant lesquelles je ne m’interdis pas de manger ce qui me fait envie.
Pour le moment, je peux difficilement juger les modifications sur ma santé. J’ai l’impression d’être mieux dans mon corps. Je n’ai plus de coup de barre le matin et d’horrible faim à 10h30. Certains jours, je crois que je pourrais tenir plus de 16h sans manger. Certaines personnes font un jeûne de 24h une fois par semaine après avoir expérimenté le fasting. Il est vrai qu’après 16h, on est plus si loin que ça des 24h.
Concernant la vie sociale, c’est un peu compliqué quand on a une soirée. Mais il suffit de surveiller l’heure. A terme, peut-être qu’un fasting de 5 jours est plus facile pour se laisser plus de leste le week-end.
Avez-vous déjà jeûné ? Avez-vous envie d’essayer ?
Voir les commentaires (8)
bonjour moi j ais 60ans cela fait 12 que je fait le 16/8 et le 20/4 et je suis déçu car je n ais pas perdu 1 gramme
je me trompe peut être quelle que part
Bonjour, je ne suis pas une experte alors je ne sais que vous conseiller. Chaque corps est différent, peut-être qu'il faudrait passer aussi par un rééquilibrage alimentaire avec un.e diététicien.ne, c'est ce que j'ai fait pour ma part et ça a bien fonctionné, même sans poursuivre forcément le fasting de manière régulière.
Très sympa ce retour d'expériences. Je fais aussi des périodes de fasting, j'aime bien faire pas mal de sport, histoire d'aller puiser au max mais c'est pas toujours évident à tenir, du coup, je fais généralement 2 à 3 semaines de fasting sur des intervalles de 2-3 mois.
Belle journée !
Maria
Merci pour ton partage d'expérience également ;)
Une petite erreur est intervenue dans mon texte il s'agit de 20h et non pas de 8h du matin, je vous prie de m'excuser cher lecteur.
Bonjour, Alors je pratique depuis un an sur les mêmes tranches horaires 8h -13h et ensuite une soupe avec un fruit et j'attends le repas du soir ou je mange normalement pas de manque, faire du sport, marche à pied est trés bon et j'ai lu que de boire du café avant dix sept heures fait grossir donc comme ça m'empêche pas de dormir, je le fait en même temps. Je mange normalement le week-end ce qui évite la frustration surtout quand on est gourmand comme moi et ça fonctionne très bien et les kilos que vous perdez ont vraiment disparu et vous ne perdez pas vingt kilos d'un seul coup mais quelques grammes par semaine et c'est bien. Ah oui j'oublie de dire que hiver comme été je bois deux litres d'eau même si je n'ai pas soif. Bon courage à vous tous pour la suite.
je suis surprise d'apprendre qu'il y a un nom pour ça... Je fais mon dernier repas vers les 21 22h et je ne remange que vers 15h et ceci depuis très longtemps .. ) part les wd et les vacances en France. Par contre je bois beaucoup de café au lait.
Je pensais justement que je devrais certainement étaler plus mes repas... histoire de changer et voir si je perdais un peu de poid
Tu n'es pas la première à me faire cette remarque. Ceux qui ne prennent pas de petit-déjeuner en général ont ce rythme (en France ils mangent quand même plutôt vers midi). Je ne sais pas du tout si l'étalement des repas change quelque chose pour le poids. Le fasting fait perdre du poids au début parce qu'on mange moins (et peut-être qu'on saute un repas où on ne mange pas forcément très bien), on puise dans les réserves, mais cela doit se stabiliser au bout d'un moment. Personnellement, ça m'aide aussi à réguler ma consommation sur la journée. J'ai beaucoup moins de "grosses fringales".