J’entame le 8e mois de grossesse et plusieurs fois on m’a demandé si je mangeais toujours végétalien… et la réponse est : oui ! Parce qu’être enceinte et végane, c’est possible, contrairement aux idées reçues. Je suis loin d’être la seule ces derniers temps à en témoigner… Petit retour sur mon 1er trimestre de grossesse végétalienne.
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J’ai essuyé plus ou moins indirectement des remarques sur l’inconscience de faire un enfant dans ce monde. D’autant plus quand on se revendique engagé en faveur des animaux et de l’environnement. Parce que, oui, chaque enfant supplémentaire sur cette terre a un impact écologique. Et croyez bien que pendant de longues années, avant même d’être végane, avant même de réduire mes déchets, c’était mon principal argument pour ne pas vouloir d’enfant.
Depuis 13 ans que je suis avec mon mari, nous avons eu beaucoup de discussions, parfois houleuses sur ce sujet. Il a été très tôt partant, ce qui n’était pas mon cas. Je trouvais cela absurde parce que je ne croyais pas en l’avenir. Est-ce que j’y crois plus maintenant ? Oui et non. Cela dépend des jours. Peut-être que, paradoxalement, le fait d’être vraiment devenue consciente de ce qui ne va pas, et d’essayer de m’impliquer à ma petite échelle pour faire bouger les choses, m’a redonné un peu d’espoir.
Quoi qu’il en soit, bien que je comprenne vraiment les arguments en faveur de la dénatalité, que je soutienne toutes celles et ceux qui font le choix de ne pas avoir d’enfant, j’ai choisi d’en avoir un. J’aurais peut-être pu adopter d’ici 5 ou 10 ans. En cachant sans doute mon végétalisme (un peu difficile si on google mon nom…). Parce que je ne crois pas que pour le moment ce soit si simple d’adopter avec notre mode de vie. Le parcours d’adoption implique de montrer patte blanche pour prouver que l’on serait de bons parents adoptifs. Quand on sait que certaines assistantes maternelles dénoncent à la PMI des parents végétaliens…
Alors, voilà, nous avons choisi de créer un nouvel être vivant. Nous sommes peut-être des monstres inconscients. Mais nous espérons l’éduquer dans nos valeurs et que, plus tard, il choisira de poursuivre dans cette voie. Parce que oui, même si mon mari n’est pas végane 100% du temps, nous avons décidé que notre enfant le serait. Nous imposerons tant qu’il ne pourra pas choisir (et financer lui-même). Tout comme le modèle omnivore est imposé, ne nous leurrons pas là-dessus.
Un peu en apparté, je trouve que cet article de Slate, même s’il n’aborde pas le sujet de la grossesse, est intéressant. Il fait le lien entre féminisme et écologie et la pression qui repose finalement sur nous les femmes de faire toujours le bon choix pour sauver la planète.
Enceinte et végane : le 1er trimestre
La découverte de la grossesse
Le 1er mois est passé sans que je me rende compte que j’étais enceinte. Nous essayions depuis un an et j’avais l’habitude de cycles parfois longs, jusqu’à 52 jours. J’avais décidé de ne plus me prendre la tête. Je continuais tout de même à prendre un cachet de B12. Celui contenait notamment de l’acide folique (indispensable pour le bon développement du foetus les premières semaines). Nous étions en train de faire des tests de fertilité. Je me disais que si ça ne fonctionnait pas naturellement, tant pis. Je ne voulais pas de parcours médical.
Mais bon, un vendredi j’étais quand même très nauséeuse et pâle, fatiguée depuis bien deux semaines…. Après une prise de sang et quelques jours d’attente (normalement c’est le lendemain, mais mon labo n’a pas jugé important que je veuille savoir rapidement haha), j’apprends que je suis enceinte. Déjà de plus de 30 jours. Le foetus fait la taille d’une myrtille. Ce sera donc le surnom de bébé jusqu’à la fin de la grossesse puisque nous ne voulons pas connaître son sexe.
Mon 1er trimestre a été marqué par la nausée. Je me sentais barbouillée toute la journée. J’oscillais entre mon ventre qui réclamait à manger et ma gorge qui me disait non. Je mangeais en petite quantité pour me sentir finalement mal. Mais impossible de prendre mon cachet de vitamines (avec la précieuse B12 et l’acide folique notamment) sans manger sous peine de le vomir en 5 minutes.
Nausées et autres maux…
Fatigue (aussi lié à 4 semaines d’insomnie liées au boulot), seins douloureux, acné, hypoglycémies, malaises, douleurs ligamentaires dans le bas du ventre (comme un début de règle mais qui s’éternise tous les jours), impossibilité de manger du soja sous peine d’être malade (ma meilleure amie trouve que je parle trop de ma digestion d’ailleurs durant cette période)… Dommage, parce que le tofu c’est une solution pratique pour cuisiner vite quand on est fatigué !
Honnêtement, j’ai assez mal vécu le début de grossesse. Notre famille était au courant ainsi que nos amis, mais je n’avais rien dit au bureau avant la 1re échographie. Il fallait tenir le cap comme si de rien n’était. Alors qu’à chaque reportage je me demandais si j’allais tenir le coup. Ce qui était assez difficile, et l’est toujours, c’est que je ne peux plus être à 100 à l’heure tout le temps.
Et dès le début de grossesse, on m’a diagnostiqué un diabète gestationnel. Malgré une bonne alimentation, la génétique familiale joue contre moi. Autant dire que j’étais effondrée. Avec le recul, ça me paraît excessif, mais je crois qu’avec les hormones, la fatigue, l’inquiétude de faire mal quelque chose durant la grossesse, la panique l’emporte souvent. J’ai donc été voir une diététicienne. Elle m’a aidé et rassuré. J’ai adapté mes repas et j’ai commencé à tester ma glycémie 6 fois par jour (avec une petite phobie des aiguilles ça a été laborieux au début).
Je vous parlerai de ce sujet plus particulièrement dans un prochain article.
Les 1ers signes de vie
Une petite bulle qui se balade dans mon ventre. C’est la 1re impression que j’ai eu un soir au cours du 3e mois de grossesse. Fugace, étrange. C’est surtout les bruits de battement de coeur durant la 1re échographie et les 1res images qui suscitent l’émotion. Notre bébé devient concret.
Les sources pour une grossesse végétalienne
Vous pouvez trouver sur internet plusieurs fiches pour vous aider dans votre grossesse végétalienne. Elles peuvent rassurer votre entourage ou même les médecins. Personnellement, j’ai imprimé plusieurs ressources en français et en anglais au cas où le personnel médical se montre réticent, mais je n’ai pas encore eu la situation.
Sur le site de la Fédération végane vous avez une fiche complète sur les différents apports à surveiller dans l’alimentation végétalienne avec un point sur la grossesse.
Sur le site de L214 Vegan Pratique vous trouverez également de très bonnes ressources.
Vous pouvez également vous procurer le livre Nourrir son enfant autrement, Bébé Veggie ou Veggie en famille. Je vous prépare une chronique sur ses livres.
Des témoignages d’autres mamans végétaliennes
En ce moment, il y a plein de nouvelles mamans véganes ! De plus en plus de témoignages vous permettent donc de découvrir différentes expériences. Autant de ressources pour vous rassurer si vous envisagez une grossesse en étant végétalienne ou si vous vous inquiétez pour une personne de votre entourage.
Natasha du blog Echos verts vous parle de son expérience : https://echosverts.com/2019/03/21/ma-grossesse-vegane/
Archcena du blog Curious mango est aussi une jeune maman végane : https://thecuriousmango.com/la-grossesse-vegane/
Alice d’Au vert avec lili avait également partagé son expérience : https://auvertaveclili.fr/enceinte-tout-est-possible/
Et d’autres mamans végés qui partagent sur leurs blogs des articles avec des recettes, des livres, des activités avec les enfants :
https://www.mamanvegane.fr
A part un jean de grossesse que l’on m’a donné, et un sarouël, je n’ai rien de nouveau dans mon placard, faute d’un gros bidon. Cela ne veut pas dire que c’est votre cas. Concilier grossesse et non sur consommation de vêtement éphémère, c’est possible :
Découvrez également les astuces de Natasha pour une garde robe de grossesse minimaliste.
J’espère que ce long pavé aura répondu à quelques-unes de vos interrogations, aura ravivé des souvenirs pour celles qui ont connu la grossesse… N’hésitez pas à partager votre expérience et à me poser des questions qui me permettront de développer d’autres articles ou de compléter celui-ci.
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