La cup ou la fin des serviettes hygiéniques

Quand on cherche à réduire ses déchets et que l’on est une fille, il y a un moment donné où il faut sérieusement se pencher sur la question des serviettes et des tampons qui fleurissent tous les mois dans nos poubelles.

 

La cup provoque-t-elle le syndrome du choc toxique ?

 

Honnêtement, la première fois que j’ai entendu parler de la cup, j’ai cru que c’était une blague et en découvrant que ce n’était pas un canular, j’ai à peu près réagi comme ça :

Mes réticences

Mais il était toujours temps de changer d’avis et de s’intéresser à la question. Autant vous dire que ce n’était pas gagné avec moi parce que :

1/ J’étais incapable de mettre un tampon (j’ai quand même réussi quelque fois parce qu’il fallait vraiment et en jetant beaucoup avant d’y arriver).

2/ Mon corps et moi n’avons jamais été très copains. Sur ce dernier point, il y a eu beaucoup d’améliorations ces derniers mois, sans cela, je ne me serais sans doute même pas renseignée sur la cup.

J’ai commencé par regarder cette vidéo sympa de Madmoizelle :

Après tout, pourquoi pas ? Cela correspond à ma volonté de réduire mes déchets, mais aussi à faire plus attention à ce que je mets sur mon corps. Les protections hygiéniques ne sont pas si anodines que ça, comme l’a montré l’actualité récemment.

Plusieurs personnes de mon entourage m’ont encouragé à tester car elles avaient peur de se lancer et attendaient donc mes retours avec impatience. C’est pourquoi, je dévoile mon intimité ici. Autant en faire profiter tout le monde.

Mes difficultés

J’ai commandé la mienne sur Lamazuna, une marque que j’affectionne car végane et française. Depuis, un nouveau modèle est apparu (fabriqué en France), mais c’est le même principe. Il existe de nombreuses marques, à vous de voir selon les témoignages sur internet celles qui vous correspondraient, si vous voulez tenter l’aventure.

Je parle d’aventure, parce que quand on ne met pas souvent des tampons comme moi, c’est un périple ! J’ai eu quelques sueurs froides au début. L’objet peu paraître gros, mais c’est flexible. Le tout est de trouver la meilleure position pour vous pour l’insérer (après l’avoir plié en deux, je vous rassure, ça se déplie à l’intérieur). Personnellement, je suis adepte de la position accroupie pour le moment. Il m’a fallu plusieurs jours pour y arriver correctement (autant préciser que je ne suis pas très douée de mes dix doigts dans ce genre de situation. Hum).

J’ai failli renoncer, mais je me suis accrochée. Il faut quelques cycles pour maîtriser la cup, ne plus avoir peur de ne pas réussir à la sortir (faut pousser les filles !) et ne plus avoir de fuites (en attendant, on finit le paquet de serviettes entamé en soutien).

Une expérience réussie

Une fois son insertion maîtrisée, la cup a pas mal d’avantages : on ne la sent pas du tout (si elle vous gêne, c’est que vous l’avez mal mise), elle ne bouge pas quand on fait du sport (elle a tenu le choc de la zumba et du vélo chez moi sans aucun soucis), on peut dormir toute nue, je ne me sens pas sale comme avec des serviettes, on économise sur l’achat des protections hygiéniques (une cup dure des années !), on évite des kilos de déchets…

Il y a quelques inconvénients qui n’en sont pas/plus pour moi : son insertion qui requiert de mettre les doigts (je prends ça comme un acte « médical » et puis voilà), il faut pouvoir la nettoyer dans un lavabo (mais on peut la garder 12 heures et personnellement ça n’a jamais débordé, donc j’ai le temps d’aller travailler et de rentrer chez moi pour la vider le soir). Si vous avez peur pour l’hygiène : il faut évidemment se laver les mains avant de la retirer/insérer, il faut la faire bouillir 10 minutes après/avant chaque cycle et si vous flippez vraiment, vous pouvez la laver (tous les jours) avec un peu de vinaigre blanc (et bien rincer à l’eau après, sinon ça va piquer… Ne surtout pas utiliser d’huile essentielle).

La cup et le syndrome du choc toxique

Une enquête du CHU de Lyon met le doute en juillet 2017 sur innocuité de la cup ! Elle serait plus dangereuse que les tampons en favorisant le développement du staphylocoque. La faute à des titres racoleurs qui résument mal le contenu scientifique.

Cela a eu le mérite de me faire m’intéresser au sujet et à faire une mise à jour de cet article. Aucune protection menstruelle ne favorise la croissance et la production de la toxine. C’est ce que dit l’étude. Même les tampons plein de produits chimiques. En France, 20 cas de choc toxique sont recensés chaque année.

En revanche, « les coupes menstruelles, en ayant un diamètre plus important que les tampons, elles permettent une arrivée d’air et donc d’oxygène plus importante et favorisent plus la croissance du staphylocoque et la production de la toxine. Les règles d’utilisation des coupes menstruelles doivent s’inspirer de celles des tampons. Ne pas les porter la nuit pendant son sommeil et le jour plus de 6 heures.«  L’étude conclut que ce sont surtout les pratiques qu’il faut faire évoluer. Et en effet, je suis une mauvaise élève, je dors avec ma cup. J’ignorais jusqu’à aujourd’hui ce risque et je dois avouer que j’avais tendance même à l’oublier. Désormais, je vais être plus prudente et adopter des serviettes lavables pour le dodo.

Et on ne le répétera jamais assez, une bonne hygiène est indispensable !

La cup reste toute de même une solution écologique et économique. Au même titre que toutes les protection, rappelons que l’enquête conclut qu’aucune protection menstruelle ne favorise la présence de la toxine.

 

Et vous, des retours sur la cup ? Envie de tester ?

Gwen: Journaliste le jour, autrice la nuit (Vivre végane aux ed. Livre de Poche, Un Grand Noël vegan aux ed. La Plage). Végane depuis trois ans, militante antispéciste et abolitionniste. "Utilise ta tête pour vivre avec compassion", Yogi Tea Mantra

Voir les commentaires (10)

  • Ah la cup! Une bonne année que j'en entend parler que je me renseigne et qu'elle m'attire!
    Mais je ne suis vraiment pas à l'aise avec mon corps donc tant que j'ai pas passer ce cap là ça sera dur^^
    Alors en attendant je suis lancé dans le le flux instinctif et pour les 2 jours ou ça ne marche pas encore très bien j'utilise des serviette natracare :-)
    J'ai diminué d'au moins 80% ma consommation de serviettes hygiéniques depuis que je fais ça et j'espère arriver à 100% avec la cup un de ses jours :-)

    • Je n'ai pas testé le flux instinctif, j'ai l'impression que c'est compliqué ^^ Mais oui il vaut mieux être à l'aise avec son corps, enfin moi je ne l'étais pas trop au début et puis finalement ça m'a aidé. Je vois presque ça comme un "geste médical", genre "pas le choix", comme quand je dois me soigner un bobo même si ça va piquer :)

  • C'est génial la cup, et c'est super que tu t'y es mise ! La prochaine fois aussi j'ai galéré, j'ai même demander de l'aide à mon copain pour la retirer !

    • Olala moi aussi la première fois ! Et j'ai eu quelques coups de stress les deux ou trois fois suivantes, mais maintenant pas de soucis !

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