Comment fait-on pour être végane en dehors de chez soi ? Une question que je me suis souvent posée dans les premiers mois de mon végétarisme. Je me suis aperçue au fil du temps que ce n’était pas insurmontable, même en province. J’ai même testé mes premières vacances 100% véganes en camping.
J’ai très vite sauté le pas du végétalisme chez moi, mais il m’a fallu quelques mois avant d’oser l’affirmer au restaurant ou dans ma famille où j’acceptais encore les repas végétariens. Ce n’est pas toujours facile d’assumer et peut-être encore plus en vacances où l’on a plus nos habitudes dans les restaurants et les magasins. Pourtant, ce n’est finalement pas si compliqué.
Pour rappel un repas végétalien ne comprend aucune substance issue des animaux : viande (et poisson, gélatine, mono-diglycéride d’acides gras d’origine animale – que l’on peut trouver dans le pain de mie – et tout un tas d’autres additifs…) bien sûr, mais aussi produits laitiers (lait, yaourt, beurre), miel et œufs. Un repas végétarien ne comprend ni viande, ni poisson, ni produits dérivés des animaux (gélatine, mono-diglycéride d’acides gras d’origine animale et autres additifs, sans oublier la présure dans le fromage – c’est là que ça devient compliqué quand on est pas chez soi).
Pourquoi je ne vais plus au zoo
Être végane, c’est également refuser l’exploitation des animaux dans tous les domaines et pas seulement alimentaire. C’est un engagement éthique et politique et non pas uniquement un régime alimentaire, j’y reviendrais sûrement dans un prochain article. Je n’achète pas de produits de beauté et de soins testés sur les animaux (je fais confiance notamment à cette liste du blog de Gala), je n’achète plus de cuir, de laine, d’angora pour mes vêtements (j’essaie d’adopter un mode de vie plus minimaliste sur ce point), je fabrique la plupart de mes soins et tous mes produits ménagers moi-même en m’appuyant sur des matières premières végétales (si possible garanties véganes et toujours bio, on en trouve notamment sur le site Slow Cosmétique). Mes loisirs se tiennent également éloignés de la souffrance animale : pas de cirque avec des animaux, pas de zoo, delphinarium ou aquarium, corrida, chasse ou pêche.
Je dois avouer que je me rendais dans des zoos lorsque j’étais en vacances. Mon papa (il n’est pas végane) m’avait toujours dit qu’il refusait d’y aller – comme le cirque avec les animaux -, je répondais que ça permettait de protéger des espèces et j’y croyais sans doute. Au fil du temps, j’ai été de plus en plus désolée de constater l’étroitesse des cages des animaux… Des oiseaux incapables de s’envoler, des ours qui tournent en rond… Et les gens sont-ils pour autant mieux sensibiliser à la préservation des espèces ? On constate que non. Il suffit de voir le nombre d’espèces en danger augmenter. Si l’espèce disparaît à l’état sauvage, l’intérêt de garder des spécimens en captivité me paraît inutile, nous avons déjà perdu de la biodiversité… On peut les réintroduire certes, mais pour cela, il faudrait déjà être capable de garder en vie l’espèce à l’état sauvage (protéger son habitat de toute pollution humaine, ce qui comprend également du braconnage). Quand je procède par analogie, je me demande si nous serions prêts à préserver notre espèce si cela impliquait que nous soyons quelques individus enfermés derrière des vitres dans un espace limité, privé de cette liberté que nous chérissons (je me demande même si ce n’est pas une des questions soulevées par le film Matrix).
Mes loisirs véganes
Je m’éloigne un peu du sujet de mes vacances. Tout ça pour dire que cette année, j’ai profité de vacances agréables en Ardèche en tentant de nuire le moins possible aux animaux (et aux hommes). J’ai campé avec mon chéri et un couple d’ami (nous avons ainsi fait du co-voiturage et allégé notre bilan carbone tout en réalisant des économies).
J’avais emmené tout mon matériel de produits de soins véganes (dont les solides de Lamazuna – sauf le dentifrice, un format en tube m’a paru plus pratique pour le voyage), comme ça, pas de stress. J’ai même réalisé une lotion solaire maison (et ça a bien fonctionné, sauf quand j’ai oublié d’en mettre en canoë 🙂 ), un produit 3 en 1 anti-moustique, calmant piqûres d’insectes et courbatures dont j’ai trouvé la recette sur le site de L’Essentiel selon Julien. Ce dernier est très efficace, je n’ai été piqué qu’aux chevilles et aux pieds où je n’avais pas mis de produits (et il a calmé mes démangeaisons) et m’a fait un bien fou aux épaules et au cou après 24km de canoë dans les gorges.
Concernant les activités, nul besoin de tour en calèches ou de visite de zoos pour se distraire et apprendre. La caverne du pont d’arc, les jolis villages, les baignades dans l’Ardèche (sans rejet de crème solaire polluante), les promenades dans la nature, le canoë et la vue magnifique sur les gorges (bon, là, j’ai un peu exploité mon chéri, j’avoue, mais il savait dans quoi il s’engageait)… nous ont tous bien occupé.
Les seuls contacts avec les animaux ont été avec les petits poissons qui sont venus volontairement nous chatouiller les pieds, les chats et les chiens rencontrés au hasard des villages, des fourmis que nous n’avons pas écrasées volontairement, deux araignées qui squattaient la tente (la plus grosse est sortie, Mireille, la plus petite, a eu le droit de rester), un petit scorpion que nous avons déménagé délicatement pour ne pas l’écraser en rangeant nos affaires (bon et aussi parce qu’il me faisait un peu peur).
Manger végane en vacances
Pour les repas, j’étais la seule végétalienne, mais j’avais un allié : un végétarien. Pour la popote, nous nous sommes organisés avec un réchaud à gaz, nous avons fait du riz, des pâtes, des lentilles corail, le plein de fruits et légumes dans les marchés locaux, j’ai même trouvé une pâte à tartiner au cacao du Brésil (noir pétrole, comme les oréos) pour mes tartines du petit’ déj’. Des préparations rapides (sauf quand l’eau mettait 30 minutes à bouillir…) et toute simple qui ont presque toujours été bonnes. Finalement, sans produits animaux, c’est beaucoup plus facile, car il n’y a pas de denrées qui périssent sans réfrigération. Vers la fin du séjour, il y a eu un peu de fromage dans la glacière (il y a eu une omnivore en plus, ils ont un peu moins hésité ^^). Au restaurant, chacun prenait ce qu’il avait envie et j’ai eu de bonnes surprises !
Nous avons notamment dîné au Bistrot Cayou à Vallon Pont d’Arc, comme souvent quand je ne connais pas le restaurant, je les appelle avant pour savoir s’ils peuvent me préparer quelque chose (et qui ne soit pas une salade !). Les premières fois, j’hésitais, j’avais peur de déranger… Mais au fond, ils s’adaptent bien aux différentes allergies alimentaires ! Je comprends que ce ne soit pas facile pour tout le monde, j’ai la chance de ne pas avoir peur d’aller vers les autres (ce qui ne veut pas dire que ça ne me stresse pas, mais je passe outre) et d’avoir un caractère… euh comment dire… fort ?
Nous sommes des clients comme les autres, nous refuser, c’est risquer l’annulation de la réservation de nos copains omnivores, pour peu que vous ayez des amis compréhensifs qui acceptent votre alimentation même s’ils ne la partagent pas forcément et reconnaissent votre droit à manger aussi au restaurant, comme tout le monde. Bref, j’ai appelé le restaurateur qui était un peu perplexe au début, j’étais la première à lui demander. J’ai vraiment eu peur d’avoir une salade (j’en avais déjà eu une la veille à Balazuc). Et finalement, j’ai eu un plat excellent (tout le monde a aimé et mon ami végétarien a regretté de ne pas avoir comme moi) réalisé par le chef d’origine cubaine : un gallo pinto. J’ai rarement aussi bien mangé dans un restaurant traditionnel en prévenant un jour avant ! L’accueil du restaurateur a été de plus excellent. Et une bonne note sur tripadvisor !
A Labeaume, j’ai aussi goûté une pizza excellente (la Pirou) au Sablas, même sans fromage (parce que parfois dans certains restaurants, c’est un peu sec car le chef ne fait pas l’effort de garnir davantage alors que l’on fait enlever le fromage – qui coûte plus cher que de la sauce tomate et quelques légumes en plus…). Le patron était également très sympa, ce qui n’est pas négligeable.
Autre fait notable concernant la nourriture (l’une de nos priorités en vacances, il faut dire 😉 ), nous avons aussi pu déguster des figues bien mûres à Bidon (très mignon tout petit village) qui poussaient dans un puits !
En résumé, être végane en vacances, c’est facile. 😉
Get your guide vous présente dans cette infographie les pays les plus végé-friendly !
Pour télécharger l’infographie : http://www.getyourguide.fr/info/voyage-vegetarien/