Le tome 2 de la bande dessinée Sentience, en faveur de la cause animale, de Tyef et Volpi est en cours de création. Afin que le dessinateur puisse être rémunéré, un financement participatif est lancé jusqu’à mercredi.
Sentience est une bande dessinée de science-fiction qui parle des animaux, de notre façon de les traiter et de leur sentience. Comme l’explique l’un des personnages du 1er tome, sorti en décembre 2015 : « Pour faire simple, la sentience est la capacité de ressentir le plaisir ou la souffrance, la joie ou la tristesse, autrement dit un ensemble d’émotions… » Le héros, Lucas est un lycéen ordinaire. Il est prêt à défendre les plus faibles, ce qui lui cause quelques ennuis, mais ce n’est rien comparé à ce qui l’attend en rencontrant Doc, un scientifique mystérieux entouré de chiens. En fond de l’histoire, la télévision révèle que les vaches sont devenues stériles et l’on découvre les odieux trafics de chiens.
En refermant ce 1er tome, je reste sur ma faim et j’ai hâte de savoir la suite. L’histoire n’a rien de moralisatrice, il n’y est pas question de végétarisme. Le scénario s’installe doucement, marquant une nette rupture entre la vie de Lucas avant… ce qui va changer sa vie. J’adore d’ailleurs les planches des pages 38-39 lorsque l’on voit à travers le regard du personnage qui semble « ouvrir les yeux pour la première fois ». Je ne vous en dis pas plus et vous laisse le plaisir de découvrir cet album aux éditions Y.I.L. pour 15 € (il faut compter 5 € de frais port par contre).
À l’occasion du financement participatif du 2nd tome: Justice, j’ai interviewé le scénariste, David Volpi, à l’origine de ce projet.
Comment est née la BD Sentience ?
David Volpi : J’ai vu Le Jugement de Maxime Ginolin et ça m’a changé. Je suis devenu végétarien et aujourd’hui je suis quasiment végane. J’ai tout de suite eu envie de sensibiliser d’autres personnes et comme je suis un grand bédéphile, ça s’est imposé à moi. Je veux ajouter ma pierre à l’édifice, informer tout en divertissant. J’ai choisi le genre de la Science-fiction qui passe mieux pour ce genre de récit et je ne fais pas de « propagande ». Le propos « végétarien » est tout de même présent en trame de fond dans le 1er tome. J’ai écrit le scénario, mis en scène case par case l’histoire. J’ai tout de suite eu en tête la trilogie. Ensuite, j’ai recherché un dessinateur en passant une annonce sur des sites spécialisés. Tyef s’est démarqué tout de suite. Nous avons monté un dossier ensemble et démarché les maisons d’édition. C’est ainsi que Y.I.L. s’est intéressé au projet et nous a édités.
Est-ce ton activité professionnelle ?
D.V. : Non, je travaille dans la vidéo à côté de ça. Vivre de la BD c’est très compliqué, je ne l’ai pas fait dans ce but. Une partie de mes droits est d’ailleurs reversée à une association : Pro Anima pour le 1er tome, L214 pour le second. Je touche à peine 1 € sur chaque album vendu. J’ai créé pour le 1er tome une campagne Ulule afin de rémunérer le dessinateur, car dans une petite maison d’édition il n’ y a pas d’avance sur droit d’auteur. 200 personnes ont financé la sortie du 1er tome. Pour ce second album, le principe est le même : rémunérer le dessinateur. Normalement, il touche 150€ par page.
Comment travailles-tu avec le dessinateur ?
D.V. : Nous sommes en train de finaliser le tome 2 qui est entièrement scénarisé. Le tome 3 est en cours d’écriture. La trilogie se terminera sur une ouverture, cela me permettra de continuer si un jour j’ai envie. Tyef et moi ne nous sommes jamais rencontré. Nous nous envoyons des mails. Je lui envoie les pages du scénario, lui fais un brouillon et me demande si ça me convient. Il arrive à bien illustrer ce que je lui demande. Il n’y a quasiment pas de retouches.
Le 1er tome a été vendu à 500 exemplaires, sachant qu’il n’est pas disponible dans les circuits « habituels » : Fnac, Amazon… Je n’ai pas pu l’avoir dans ma librairie, mais on peut le commander sur le site de la maison d’édition. Et avec le financement participatif du 2nd tome, il arrivera directement chez moi, avec des petits bonus.
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